ROBERT Matthieu

« Matthieu Robert chemine en émail. Chaque défournement délivre sa besace de Poétique. L’émerveillement devant cette beauté a gommé la quantité d’effort de d’échec. C’est un peu comme une bonne gnôle de derrière les fagots. La comparaison n’est pas anodine… Sublimer quelques pommes, poires ou minéraux pour obtenir la quintessence. Derrière cette évidente beauté, une recherche permanente, toujours renouvelée, la matière première est vivante, changeante. C’est beau comme des œufs au fond d’un nid, harmonie et équilibre de la forme tendue, nappée d’une fusion refroidie. Des œuvres où il met son âme, ses rêves. Cette céramique embellit le quotidien de la vie. Une pincée de sublime sur la table, les étagères, épice et nourrit au-delà de la vue. On élève ou on plonge le regard dans le mystère. Quoiqu’on pense, cela relève de l’union avec les astres et l’univers. Nous sommes bien de la poussière d’étoile. Galet mouillé, pierre précieuse, géométrie du quartz interpellent les potiers. La forme des pièces, bouillonnement et refroidissement des éléments en fusion attisent la quête. Je le répète : c’est beau, c’est simple, ça équilibre le monde comme des coquelicots sur le bord de la route, sur un tas de gravats. Pour le plaisir du jeu de mot : it’s not Song Dynastie, just the Song ! La chanson de l’émail, le murmure et la mélodie sourde, muette des pierres. Lorsque Matthieu allume son four il active un volcan. Un concert roc en fusion, il met les gaz pour des flammes en furie, proche de l’évanouissement, en apnée et oxygène, chauffe magma ! Une tête ; de chercheur « fou », farcie de formules alambiquées, (la comparaison antérieure était juste…) ; il structure une beauté issue d’un chao d’électrons, d’atomes dansant une danse de Saint Gui infernale. Un principe et ordre malgré tout, semble charpenter l’univers. L’univers de Matthieu Robert : Des lignes pures, tendues vers l’ouverture, des émaux sombres, profonds, lumineux, proches de la mer, des abysses, du ciel, des nuages, des reflets, qui captent, interceptent, transcendent la lumière. » B. David